L’OIO, depuis 20 ans à la pointe du numérique

L’Office d’informatique et d’organisation (OIO) fête cette année ses vingt ans d’existence. Beat Jakob le dirige depuis plus de douze ans et dans cet entretien, nous abordons avec lui les défis rencontrés et les succès obtenus, avant de nous tourner vers l’avenir de l’OIO.
Beat Jakob, tu as rejoint l’OIO en 2011. Quelle a été ta première impression ?

Même si j’avais déjà travaillé à l’Intendance des impôts du canton de Berne, l’OIO représentait pour moi une sorte de « boîte noire ». Mais j’ai vite compris une chose : cet office a un potentiel énorme pour s'établir comme le centre d'approvisionnement centralisé de l’administration cantonale pour tout ce qui concerne les services TIC de base. Il y a vingt ans, la majeure partie du personnel de l’OIO travaillait encore exclusivement pour la Direction des finances. Je me suis fixé pour objectif de changer ça.
Depuis 2013, tu es chef de l'OIO. As-tu réussi à concrétiser cet objectif ? Et qu'est-ce qui a encore changé au cours de ces 12 années ?
Oui, nous avons pu y parvenir et sommes aujourd’hui le centre de compétences chargé de la transformation numérique et de l’informatique dans l’administration cantonale. Nous avons pour ce faire déplacé le centre de notre activité, cessant de nous concentrer sur la technique pure, comme l’exploitation de nos propres serveurs, pour nous focaliser sur des services commerciaux. Nous avons par exemple élaboré un catalogue des services qui profite à toute l’administration. J’observe également une belle évolution chez mes collaboratrices et collaborateurs. Si, autrefois, on pouvait travailler en solitaire dans le secteur informatique, la complexité croissante a changé cela ; aujourd’hui, l’OIO pratique une collaboration interdisciplinaire. Je trouve ça super.
Es-tu particulièrement fier d’un projet ou d’une réalisation ?
Chaque projet que nous avons mené à bien et qui étaye notre vision me semble beau et me remplit de fierté. Si je dois en citer un en particulier, je choisis IT@BE. C’est une belle réussite qui a représenté la percée de l’OIO. Avec ce projet, nous avons fait œuvre de pionniers. Certains cantons travaillent encore aujourd’hui à uniformiser leurs infrastructures TIC et s’inspirent pour cela de notre exemple.
Quels ont été les plus gros défis à relever dans ce genre de projet ?
Pratiquement chaque projet génère des changements, qu’ils soient d’ordre structurel ou processuel, ou qu’ils aient des répercussions sur les rôles et les fonctions. Le défi consiste à motiver les personnes concernées pour avancer ensemble sur le chemin qui mène à l’avenir.
Quel est le rôle de l’OIO face aux nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle ?
Nous voulons décharger le personnel de l'administration des travaux routiniers pour lui permettre de se concentrer sur son cœur de métier, y compris à l’aide des nouvelles technologies. L’OIO est le centre de compétences dans ce domaine et il joue un rôle de pionnier qui ouvre la voie. Nous évaluons les nouvelles technologies et vérifions si elles sont appropriées pour le travail dans l'administration cantonale et si elles apportent une plus-value. Il ne sera bientôt plus possible de se passer de l’IA dans le travail quotidien.
En quoi l’OIO est-il un employeur attrayant ?

L’administration cantonale présente une énorme diversité que nous ressentons directement en tant qu’office transversal. Nos services et nos prestations doivent par exemple répondre aux besoins à la fois d’un forestier-bûcheron et d’une experte fiscale. C’est un aspect très intéressant et stimulant. Nos collaboratrices et collaborateurs semblent également l’apprécier, puisque j’ai des collègues qui travaillent à l’OIO depuis que l’office existe. C’est beau d’avoir ainsi des vieux compagnons de route qui ont participé toutes ces années à la réalisation de notre vision.
La population bernoise est elle aussi concernée par la numérisation croissante de l’administration cantonale. Que fait l’OIO pour éviter de laisser en plan les personnes qui ont peu d’affinités avec le numérique ?
Notre credo consiste à rendre les services numériques aussi simples et conviviaux que possible. Nous tenons compte des besoins de la population et du monde économique. Par exemple, avant de mettre en place le service d’authentification AGOV pour BE-Login, nous avons effectué des tests avec toutes sortes de personnes. Les résultats ayant été décevants, nous avons procédé à de nouveaux tests qui nous ont permis d'améliorer de manière ciblée les insuffisances, en particulier concernant l’intelligibilité. Cela montre bien l’importance de prendre en compte la population et le monde économique.
Comment se présente l’avenir de l’OIO ?
L’OIO devrait résolument suivre la voie qu'il s'est fixée. Nous devons encore plus nous rapprocher de notre clientèle et de ses affaires. Je pense qu’il serait utile de centraliser davantage certaines fonctions et certains rôles. Cela permettrait des échanges plus directs d'un point à un autre, ce qui profiterait en fin de compte à tout le personnel cantonal.
Quelques personnes qui travaillent depuis longtemps à l’OIO reviennent sur leur passé
Ueli Müller, ICT Service Manager Zertifikate
Thomas Fischer, Leiter Stab und Recht, stv. Amtsleiter
Martin Flühmann, Account Manager
Daniel Widmer, ICT Service Manager Reporting und Koordination
Yanick Imboden, ICT Service Manager Reporting und Koordination
René Gehri, ICT Service Manager Applikationen
